Lanzarote (Espagne), 15 nov 2025 (SPS) L'Espagne, en soutenant le prétendu "plan marocain d'autonomie" relatif au Sahara occidental, contribue à perpétuer une occupation illégale, a affirmé vendredi la militante sahraouie Aminatou Haïdar, à Lanzarote, en Espagne, lors d'un discours prononcé en marge de la projection d'un documentaire sur son parcours.
"En soutenant l'idée que le Sahara occidental devienne une région autonome sous souveraineté marocaine, l'Espagne contribue à perpétuer une occupation illégale, facilite le pillage de nos ressources et légitime de graves violations des droits humains", a assuré la militante en marge de la projection d'un documentaire sur son parcours à l'initiative de la fondation culturelle espagnole César Manrique à Lanzarote.
Dans cette ville des Canaries, Aminatou Haïdar avait trouvé refuge, en 2009, après avoir été expulsée des territoires occupés par les autorités marocaines.
Elle a considéré la décision du gouvernement espagnol reconnaître le prétendu plan marocain d'autonomie comme un "abandon délibéré" de ses obligations en tant que puissance administrante.
"L'Espagne doit remplir son devoir juridique et historique : garantir la décolonisation et le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Elle ne peut continuer à normaliser un discours qui légitime l'occupation", a-t-elle martelé.
Elle a dénoncé, par ailleurs, la complicité des gouvernements et des entreprises internationales qui "continuent de financer une occupation illégale au prix des souffrances d'un peuple".
Commentant son propre parcours de militante, Mme Haïdar a tenu à préciser que son histoire "n'est pas celle d'une seule personne. C'est le témoignage d'un peuple qui a trop souffert: exil, répression, torture, disparitions et une occupation qui dure depuis un demi-siècle".
"Nous ne demandons ni faveurs ni concessions politiques : nous demandons le respect du droit international. Le peuple sahraoui restera ferme", a-t-elle dit.
"Aminatou: 50 ans d'occupation", est le titre du documentaire présenté par la fondation César Manrique dans la ville où la militante avait observé une grève de la faim, il y a seize ans, pour dénoncer son expulsion par les autorités marocaines et la complicité de l'Etat espagnol.
"Lorsque j'ai été expulsée illégalement et de force de mon pays, le Sahara occidental, par le régime d'occupation marocain en collusion avec l'Etat espagnol, les habitants de Lanzarote m'ont soutenue", se souvient-elle.
"Aujourd'hui, je reviens pour exprimer ma gratitude pour une solidarité que je n'oublierai jamais", a-t-elle assuré. (SPS)