Accords tripartites de Madrid: Un demi-siècle de privation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination

ven 14/11/2025 - 21:23

 

 

Madrid, 14 nov 2025 (SPS) Des journalistes et auteurs espagnols ont affirmé que l'accord tripartite signé le 14 novembre 1975 à Madrid a privé le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, contribuant, ainsi, à la poursuite de l'occupation de ses terres, au pillage de ses ressources et à une longue crise humanitaire.

Dans un article intitulé: "Les Accords tripartites de Madrid : l'accord illégal qui lie l'Espagne au Sahara Occidental", publié dans le journal "El Independiente", l'écrivain Francisco Carrion a expliqué que ces accords constituent une "violation flagrante du droit international, ayant remis l'administration d'un territoire sans tenir compte de la volonté de ses habitants et en ignorant le droit des Sahraouis à décider de leur propre sort".

Dans ce contexte, l'auteur a qualifié l'accord tripartite de "honte historique", n'étant rien d'autre qu'une étape destinée à consolider l'occupation du territoire et à s'approprier ses ressources naturelles, tout en ignorant les revendications de la population autochtone.

Il a souligné que le silence de la communauté internationale et la complicité de certains gouvernements "ont contribué à la perpétuation de l'injustice, laissant le peuple sahraoui vivre sous occupation continue, privé de ses droits".

Et d'ajouter que l'accord n'a transféré aucune souveraineté légale, mais a instauré une longue période d'injustice et d'exploitation, imposant aujourd'hui au monde de reconnaître les droits légitimes du peuple sahraoui et de lui permettre d'exercer son droit à l'autodétermination.

M. Carrion a également relevé que le Maroc a exploité le vide juridique créé par ces accords pour occuper les territoires sahraouis, ajoutant que cette expansion unilatérale reflète un double standard et une absence d'engagement envers les principes internationaux.

La responsabilité de la communauté internationale envers le peuple sahraoui reste urgente, a-t-il poursuivi, rappelant que le droit international et les principes éthiques imposent la protection de ses droits et la facilitation d'un véritable référendum d'autodétermination.

De son côté, le journaliste Luis Portillo Pasqual del Riquelme a écrit dans un article publié dans le même journal, sous le titre: "Solidarités populaires avec le Sahara occidental occupé", que la question du Sahara occidental reste une "plaie ouverte dans la conscience espagnole contemporaine, et un scandale moral et politique que les gouvernements successifs n'ont jamais osé affronter depuis 1975".

L'auteur a souligné que le discours progressiste espagnol, qu'il soit de gauche ou de droite, élève des slogans sur la justice et les droits humains, tout en participant en réalité à une "complicité silencieuse" avec l'occupation marocaine du Sahara occidental.

Il s'interroge dans le même sillage, sur la capacité d'un Etat qui se revendique défenseur des valeurs humaines à rester silencieux face à l'une des plus longues et cruelles injustices coloniales de l'histoire contemporaine.

Luis Portillo, membre du Centre espagnol d'études sur le Sahara occidental (CESO) et du Mouvement de solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis (MPPS), souligne que les élites politiques espagnoles font preuve d'une "hypocrisie douloureuse" lorsqu'elles parlent de démocratie tout en fermant les yeux sur le sort du peuple sahraoui sous l'occupation marocaine.

Il a rappelé que les Accords tripartites de Madrid constituent une "honte historique", livrant un peuple entier à l'occupant et déclenchant une guerre dévastatrice.

"Nous soutenons le peuple sahraoui dans son combat, non par compassion, mais parce qu'une injustice mondiale a été commise à son égard, et parce que nous avons une responsabilité historique et morale envers lui. Sa cause est juste et reconnue internationalement", a souligné Luis Portillo.(SPS)

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