Paris, 14 nov 2025 (SPS) Le centre d'analyse du Sahara occidental (CASO) a rendu public un communiqué dans lequel il dénonce la programmation d'un événement à Paris, visant à faire la propagande de l'occupation des territoires sahraouis par le Maroc sous le couvert d'une activité culturelle.
"Sous couvert de culture, d'art et de gastronomie, cette manifestation constitue une opération de propagande politique orchestrée par des relais du régime marocain en France, visant à légitimer l'occupation militaire du Sahara occidental, en violation du droit international et des décisions des Nations unies et de la Cour de justice de l'Union européenne", alerte le centre.
Cet événement, prévu le 23 novembre au centre d'expositions La Bellevilloise à Paris, est présenté par ses initiateurs, deux associations marocaines, comme "une célébration du cinquantenaire de +la Marche verte+", assure le CASO (organisme indépendant spécialisé dans les questions juridiques liées au Sahara occidental).
"+La Marche verte+ de 1975, présentée ici comme un +devoir patriotique+ fut en réalité une opération de conquête coloniale déclenchée, alors que la Cour internationale de Justice venait de confirmer l'absence de tout lien de souveraineté entre le Maroc et le Sahara occidental (Avis du 16 octobre 1975).
Cinquante ans plus tard, cette instrumentalisation mémorielle cherche à normaliser une situation illégale et à influencer les diasporas maghrébines sous couvert de folklore culturel", dénonce le centre dans son communiqué.
"Le CASO rappelle que La Bellevilloise, exploitée par la société Oriza, a bénéficié en 2024 d'une subvention municipale de 10000 euros accordés par la Ville de Paris (...). Il est inacceptable qu'un lieu soutenu par des fonds publics serve de tribune à une propagande d'Etat contraire aux principes de la Charte des Nations Unies et au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", souligne le texte.
Il "interpelle (...) la Maire de Paris et son adjointe à la culture pour clarifier les conditions d'octroi et d'usage de cette subvention, rappeler la neutralité politique exigée des structures culturelles subventionnées, condamner publiquement l'utilisation d'un espace parisien pour une célébration d'occupation coloniale".
Le centre rappelle que le Sahara occidental "demeure un territoire non autonome selon l'ONU".
"L'arrêt CJUE (Cour de justice de l'Union européenne) du 4 octobre 2024 a confirmé que le Maroc n'a aucune souveraineté ni mandat d'administration sur ce territoire (et) l'exploitation économique, culturelle ou symbolique du Sahara occidental par le Maroc constitue une violation du droit international", note-t-il.
"La lutte pour la vérité historique et le respect du droit international ne saurait être dévoyée par la diplomatie de la désinformation", conclut le communiqué. (SPS)