Alger, 14 nov 2025 (SPS) Le conseiller du président de la République, chargé des ressources naturelles et des affaires juridiques, Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé, vendredi, que 50 années après les funestes accords de Madrid, l'Espagne portait une responsabilité historique non seulement envers le peuple sahraoui mais envers l'ensemble de la région de l'Afrique du Nord.
Dans une déclaration à l'APS, M. Oubi Bouchraya Bachir a souligné à l'occasion du 50e anniversaire des accords de Madrid, que "l'Espagne porte une responsabilité historique non seulement envers le peuple sahraoui, mais envers toute la région de l'Afrique du Nord", ajoutant que "le renoncement de l'Espagne à sa responsabilité de décoloniser le territoire, a conduit à l'éclatement du conflit qui persiste entre le Maroc et le mouvement de libération, le Front Polisario".
Le responsable a fait remarquer que ce conflit "entrave le processus d'intégration et de développement au niveau de la région du Maghreb arabe et empoisonne les relations bilatérales entre différents pays de la région".
"Cinquante ans après les accords de Madrid, la blessure est toujours béante et la tragédie du peuple sahraoui perdure", a-t-il déclaré, ajoutant que "la plus grande condamnation de la décision de l'Espagne est d'avoir tourné le dos à ses engagements internationaux et à sa promesse faite à l'ONU d'organiser le référendum d'autodétermination, durant le 1er semestre de l'année 1975".
Cet anniversaire intervient alors que "la responsabilité de l'Espagne, dans le passé et le présent, demeure légalement établie, puisqu'elle reste la puissance administrative du territoire du Sahara occidental selon le droit international et l'arrêt de la Cour nationale espagnole rendu en juillet 2014".
Le responsable sahraoui a déploré "le refus de l'Espagne de tirer les véritables enseignements de ces cinquante années et de prêter une attention à l'opinion publique et aux forces politiques espagnoles solidaires avec le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance".
Et d'ajouter que l'Espagne "entrave le processus de décolonisation au sein des Nations unies en soutenant (la prétendue) proposition d'autonomie+ et en exerçant, au sein de l'Union européenne (UE), des pressions pour la signature de nouveaux accords commerciaux avec le Maroc, incluant le Sahara occidental, en violation flagrante des arrêts de la Cour de justice de l'UE (CJUE)".
Signés le 14 novembre 1975, les funestes accords de Madrid constituent un crime à l'encontre du peuple sahraoui, car l'Espagne a renoncé à sa responsabilité historique de mener à terme le processus de décolonisation du Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, à travers l'organisation d'un référendum libre, démocratique et transparent, tel que reconnu par l'ONU depuis 1966. (SPS)