Le Mans (France), 25 nov 2024 (SPS) A l'initiative de l'Association des Amis de la République Sahraouie (section de La Sarthe) et de l'Association France-Palestine, sous le thème : "Les peuples ont-ils des droits", un colloque a été organisé vendredi sur les questions sahraouies et palestiniennes à la lumière des victoires juridiques remportées par les deux questions, notamment au niveau de la Cour internationale de Justice, de la Cour pénale internationale et de la Cour de justice de l’Union européenne.
Le colloque qui a réuni un large public de militants solidaires et de chercheurs intéressés par la lutte des peuples palestinien et sahraoui, s'est déroulé en présence d'Oubbi Bouchraya Bachir, représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations Unies et des organisations internationales à Genève, Emmanuel Devers, membre de la défense du Front Polisario devant la Cour européenne, ainsi que du représentant adjoint du Front Polisario en France, Sid’Ahmed Daha.
Le diplomate sahraoui, après avoir souligné la similitude des éléments juridiques entre la lutte des deux peuples et l'importance des acquis juridiques enregistrés dans le contexte international actuel, a insisté que "le droit ne se prescrit pas et que les dernières décisions concernant la Palestine et le Sahara occidental adressent des messages d'espoir aux deux peuples selon lesquels le droit et la légitimité internationale constituent encore, une garantie et une voie à suivre pour l’exercice du droit à l'autodétermination, malgré la complicité des forces d'occupation avec les grandes puissances".
L'ambassadeur, Oubbi Bachraya, après avoir détaillé le contenu des récentes décisions rendues par la Cour de Justice européenne, a fait savoir qu’ "il reste deux choix devant la Commission européenne : se retirer de manière définitive, ou de s'asseoir pour négocier avec le Front Polisario, comme ce fut le cas à plusieurs occasions dans le passé avec l'Organisation de libération de la Palestine, pour assurer la mise en œuvre des décisions de la Cour et la préservation des droits et intérêts du peuple sahraoui ".
Pour sa part, le membre de la défense du Front Polisario, Manuel Devers, a présenté en détail l'intersection des voies judiciaires entre les deux affaires au niveau de la justice européenne, soulignant "l'existence d'une complémentarité et d'un bénéfice mutuel entre les peuples palestinien et sahraoui de leurs acquis respectifs devant la justice européenne". Depuis la décision de la Cour de 2012 contre les produits des colonies en Palestine dans ce que l'on appelle la question « Breta » et récemment les décisions du 4 octobre 2024 concernant le Sahara occidental, qui constitue une base solide à être exploiter par le peuple palestinien".
Manuel Devers, a exprimé sa confiance que "la bataille juridique constitue une arme efficace pour assiéger les deux forces d’occupation et affaiblir leurs sources de financement, les isolant au niveau international, afin d’ouvrir ainsi la voie à l’issue inévitable : la liberté et l’indépendance". (SPS)