Paris, 12 mai 2025 (SPS) Le Mouvement Dynamique des Algériens en France (MOUDAF) a exprimé sa plus vive indignation face à l’annonce faite par Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD), concernant un investissement de 150 millions d’euros dans le Sahara occidental, citant un rapport du Figaro dans son édition du 11 mai 2025.
“Le MOUDAF dénonce une décision gravement attentatoire aux droits du peuple sahraoui. Toute opération économique ou financière dans ce territoire sans le consentement explicite du peuple sahraoui constitue une violation du droit international, notamment des résolutions des Nations Unies et de l’avis juridique de 2002 rendu par le conseiller juridique de l’ONU”, a indiqué un communiqué du mouvement dont une copie est parvenue à SPS.
Cette position a été fermement consolidée par la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Dans ses arrêts du 4 octobre 2024, la CJUE a confirmé l’annulation des accords commerciaux et de pêche entre l’Union européenne et le Maroc, en raison de leur application au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui. La Cour a souligné que le Sahara occidental possède un statut distinct et séparé du Royaume du Maroc, et que l’inclusion de ce territoire dans les accords sans le consentement du peuple sahraoui viole le droit international, a souligné la même source.
Le MOUDAF a également condamné les accords signés entre plusieurs entreprises françaises – dont Engie et MGH Energy – et le Royaume du Maroc pour exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental sous occupation. “Cela revient à cautionner l’appropriation illégale de richesses qui ne reviennent qu’au peuple sahraoui, en violation du principe de souveraineté permanente sur les ressources”, a estimé le mouvement.
Lors de sa visite à Laâyoune, ville du Sahara occidental occupée illégalement par le Maroc, le responsable de l’AFD a déclaré que son institution allait désormais investir dans les soi-disant « régions du Sud ». Cette terminologie ne saurait masquer la réalité juridique et politique : le Sahara occidental est un territoire non autonome inscrit sur la liste des Nations Unies, en attente d’un processus de décolonisation conforme au droit international, a fait savoir le MOUDAF dans son communiqué.
“Ce choix politique, qui fait suite au ralliement de la France au plan d’autonomie marocain, renforce l’image d’une diplomatie française alignée sur la logique d’occupation et de prédation, au détriment des principes de justice et d’autodétermination que la République prétend pourtant défendre”, a affirmé le mouvement.
Le MOUDAF a appelé à la suspension immédiate de tout investissement français dans le Sahara occidental tant qu’un règlement juste, pacifique et conforme au droit international n’aura pas été obtenu, rappelant que “cette orientation de la diplomatie française aggrave les tensions dans la région, notamment avec l’Algérie, acteur clé de l’équilibre maghrébin et défenseur historique du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination”.(SPS)