Une eurodéputée condamnel'expulsion par le Maroc d'une délégation de juristes espagnols du Sahara occidental occupé

lun 17/03/2025 - 19:12

 

Madrid, 17 mars 2025 (SPS)  L’eurodéputée espagnole, Ana Miranda, du Bloc nationaliste galicien (BNG), a condamné lundi l'expulsion par le Maroc d'une délégation de juristes espagnols du Sahara occidental occupé, alors qu'ils s'apprêtaient à enquêter sur la situation des droits humains dans ce territoire sous occupation marocaine.

«Nous condamnons totalement cette expulsion par le Maroc des membres de l'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental», a-t-elle écrit dans un message publié sur les réseaux sociaux, dénonçant «l'impunité» de Rabat et le «silence» maintenu par l'Espagne, puissance administrante de ce territoire en vertu du droit international.

«Le Maroc ne peut continuer dans cette impunité, et l'État espagnol ne peut rester silencieux», a-t-elle martelé.

Cette expulsion est la dernière d'une série d'interdictions imposées aux observateurs et journalistes étrangers qui tentaient d'entrer le territoire sahraoui, soumis à un blocus militaire et médiatique depuis son invasion par le Maroc en 1975, a affirmé l’eurodéputée.

Le 2 mars, le Maroc a expulsé un responsable de la Confédération générale du travail espagnole (CGT) de Dakhla, une autre ville du Sahara occidental occupé.

Quelques jours plus tôt, trois députés européens s'étaient vu refuser l'accès à la ville occupée d'El Aaiun. Parmi eux, l'eurodéputée espagnole Isabel Serra Sanchez, du parti Podemos, le député finlandais Teusi Saramo, du parti Vasemmistoliitto, et la députée portugaise Catarina Martins, du parti Bloco de Esquerda, invités par le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (CODESA).

À leur arrivée des îles Canaries, ils ont été empêchés de débarquer de l'avion pour effectuer leur visite d'inspection prévue dans la partie occupée du Sahara occidental.

En janvier, des parlementaires basques se sont également vu interdire de se rendre au Sahara occidental, où ils souhaitaient recueillir des informations sur la situation des droits humains dans les territoires occupés.

En février, le journaliste Francisco Carrion d'« El Independiente » a subi le même sort de la part de l'occupant marocain.

Selon les chiffres des associations de défense des droits humains et de solidarité avec les Sahraouis, depuis 2014, le Maroc a refusé l'accès au territoire ou expulsé au moins 320 journalistes, juristes et militants des droits humains du Sahara occidental occupé pour avoir tenté d'enquêter sur des violations du droit international humanitaire.

De plus, un groupe de travail créé en réponse aux mesures répressives observées au Sahara occidental occupé suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc en novembre 2020 a qualifié le territoire de «trou noir de l'information». (SPS)

 

 

 

Partager