Madrid (Espagne), 18 déc 2024 (SPS) La Chambre des députés d'Espagne a formalisé la constitution de l'intergroupe parlementaire “Paix et liberté pour le Sahara occidental” avec le soutien de la majorité des groupes politiques représentés à la chambre.
L'événement a eu lieu ce mercredi en présence du représentant du représentant du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi, ainsi que des députés de diverses formations parlementaires, ce qui reflète un large engagement politique envers la cause sahraouie.
L’objectif de cette initiative est de promouvoir “une politique active et coordonnée qui contribue à la recherche d’une solution urgente, juste et durable au conflit du Sahara occidental“. Cet engagement revêt une importance particulière dans le contexte actuel, marqué par l'arrêt historique de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), ayant annulé les accords entre l'UE et le Maroc pour l'inclusion des territoires occupés du Sahara occidental, et par l'escalade de tension dans la région après la rupture du cessez-le-feu par le régime marocain en 2020.
Pour sa part, Abdulah Arabi, représentant du Front POLISARIO en Espagne,
a, dans une déclaration à la TVRASD, affirmé la volonté des différentes forces politiques espagnoles de travailler ensemble pour garantir le strict respect de la légalité internationale dans le processus de décolonisation du Sahara occidental.
Il a également souligné l'importance de promouvoir des initiatives bénéficiant directement à la population sahraouie, tant dans les territoires occupés que dans les camps de réfugiés de Tindouf.
Quand au député du Parti populaire (PP), Carmelo Barrio, a insisté sur le fait que "la meilleure façon de soutenir le peuple sahraoui est l'action politique".
Barrio a critiqué le changement de position du président du gouvernement, Pedro Sánchez, qui en mars 2022 a soutenu unilatéralement le plan illégal d'autonomie proposé par le Maroc, le qualifiant de violation de la légalité internationale et des résolutions des Nations Unies. "Il est de notre responsabilité d'agir conformément au droit international et d'assumer un rôle politique actif pour changer ce tournant", a déclaré le député populaire.
Pour Podemos, le député Javier Sánchez Serna a regretté que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) continue de rompre avec la position historique de l'Espagne concernant le Sahara occidental. Sánchez Serna a souligné que la participation à l'Intergroupe est une question d'État et un engagement envers les principes d'autodétermination et d'indépendance du peuple sahraoui. "C'est un message clair pour amener le Maroc à respecter les droits des Sahraouis", a-t-il ajouté.
Pour sa part, le député d'EH Bildu, Josu Estarrona Elizondo, a souligné l'importance de cet espace politique comme “forum plural pour rechercher des solutions basées sur le droit international“. Estarrona a critiqué l'absence du PSOE au sein de l'Intergroupe, soulignant que "l'Espagne, en tant que puissance administrante de jure, a une responsabilité historique et juridique dans le processus de décolonisation du Sahara occidental". Il a également souligné que les forces politiques devraient collaborer dans une perspective transversale pour débloquer la situation actuelle.
La création de l'Intergroupe parlementaire intervient à un moment décisif pour le Sahara occidental.
Les recents arrêts de la CJUE ont renforcé la position du Front Polisario et du peuple sahraoui, en réaffirmant que le Sahara occidental est un territoire séparé et distinct du Maroc et que ses ressources naturelles ne peuvent être exploitées sans le consentement du peuple sahraoui ou de son représentant légitime, le front Polisario.
Dans ce contexte, les membres de l'Intergroupe ont souligné que l'Espagne “demeure la puissance administrante du territoire selon le droit international” et a l'obligation de prendre la tête d'initiatives pour garantir un référendum d'autodétermination.
A travers cette constitution, la Chambre des députés se positionne comme un acteur clé dans la promotion de la paix et de la justice au Sahara Occidental, en promouvant des actions concrètes devant répondre aux besoins humanitaires des Sahraouis et contribuer à résoudre un conflit qui menace non seulement la région du Maghreb, mais aussi la stabilité de la Méditerranée. (SPS)