Bruxelles, 13 mai 2024 (SPS) La communauté sahraouie établie en Belgique a organisé un rassemblement à Bruxelles pour exhorter l'Union européenne (UE) à "respecter le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination" et à cesser de "participer au pillage systématique de ses ressources naturelles", alertant sur les "graves violations" des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Les manifestants ont battu le pavé devant le siège du Parlement européen, aux cris de "Liberté aux prisonniers sahraouis" et "Pas d'alternative au référendum d'autodétermination", à l'appel de l'Association de la communauté sahraouie en Belgique.
Beaucoup brandissaient le drapeau national de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) barré d'un "Sahara libre", et des banderoles pour demander à l'UE et ses Etats membres de "respecter le droit international".
Lors de cette manifestation, organisée durant le week-end, les membres de la communauté sahraouie établie en Belgique, soutenus par de nombreux sympathisants et partisans de la cause sahraouie, ont exhorté l'UE à "assumer ses responsabilités envers le peuple sahraoui" et à "respecter la légitimité internationale en respectant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance."
Les manifestants qui ont alerté sur "les graves violations commises par l'occupation marocaine et son appareil de sécurité dans les territoires occupés du Sahara occidental à l'encontre des civils sahraouis", ont affirmé également suivre avec "préoccupation" et "grande inquiétude" la situation des prisonniers sahraouis, détenus au Maroc.
Exigeant la libération de tous les prisonniers civils sahraouis détenus dans les prisons de l'occupant marocain, les manifestants ont appelé l'UE à "faire pression sur le Maroc pour qu'il respecte les droits de l'homme au Sahara occidental" et à "jouer un rôle positif en vue d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme" dans ce territoire.
Le rassemblement organisé pour célébrer le 51ème anniversaire de la création du Front Polisario, a également été l'occasion pour les participants d'appeler l'UE à "mettre fin à ses relations avec l'occupant marocain" et à "cesser de participer au pillage systématique des ressources naturelles du Sahara occidental".
Les manifestants ont exhorté l'UE, à ce titre, à "suspendre tous les accords et traités UE-Maroc qui incluent le Sahara occidental" et à "faire pression sur le Maroc pour qu'il mette fin à son occupation du Sahara occidental".
En mars dernier, l'avocate générale de la Cour de justice de l'UE (CJUE), Tamara Capeta, a estimé que la Cour devrait annuler l'accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable conclu, en 2019, entre l'Union et le Maroc pour plusieurs raisons, notamment celle de l'absence d'un traitement séparé des deux territoires.
"En ne considérant pas le territoire du Sahara occidental et les eaux adjacentes à celui-ci comme étant séparés et distincts de celui du Maroc, le Conseil n'a pas respecté le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a-t-elle affirmé, dans ses conclusions.
En outre, selon l'avocate générale, l'absence d'un traitement séparé des deux territoires peut également avoir des répercussions sur le droit du peuple du Sahara occidental à jouir et à bénéficier de ses ressources naturelles, y compris les ressources halieutiques dans les eaux adjacentes à ce territoire. (SPS)