
Alger, 22 jul 2025 (SPS) Le ministre des Affaires étrangères et des Affaires africaines, Mohamed Yeslem Beissat, a affirmé, mardi à Alger, que le Maroc refusait de respecter ses engagements pour la mise en œuvre d'une solution réaliste et véritable au conflit du Sahara occidental.
Lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade de la République sahraouie à Alger, M. Beissat a rappelé que la République sahraouie "célébrera au début de l'année prochaine le 50e anniversaire de sa création, concrétisant ainsi les aspirations du peuple sahraoui à la liberté, à l'indépendance et à l'autodétermination".
Il a affirmé que cet anniversaire "constitue une preuve tangible de la résilience, de la patience et de la détermination de notre peuple à défendre son droit légitime à se libérer de l'occupation et un indicateur supplémentaire que la seule solution pratique et acceptable réside dans le respect de la volonté du peuple sahraoui et de la souveraineté de la République sahraouie".
Revenant sur les souffrances du peuple sahraoui, endurées depuis 50 ans face à l'agression continue du Maroc, le ministre sahraoui a souligné que le Makhzen "manque de volonté politique sincère pour appliquer une solution réaliste et véritable au conflit du Sahara occidental, en raison de son refus de tenir les engagements qu'il a signés".
"Le comportement du gouvernement marocain contredit de manière flagrante ses déclarations. D'un côté, il prétend rechercher une solution, mais de l'autre, il intensifie la guerre, multiplie la répression, accélère le pillage des ressources et persiste à diaboliser le peuple sahraoui ainsi que son unique et légitime représentant, le Front Polisario", a-t-il ajouté.
Pour M. Beissat, "le Makhzen ne porte aucun projet concret, se contentant de manœuvres calculées pour gagner du temps et retarder l'organisation du référendum d'autodétermination, retardant par là même l'instauration de la paix, l'intégration et le développement dans la région maghrébine et en Afrique".
"Si le Maroc veut réellement une solution, le chemin le plus court consiste à respecter ses engagements signés et documentés, tels que stipulés dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, de la Cour internationale de justice (CIJ), de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples et de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui ont toutes confirmé la nature juridique du conflit et la nécessité de respecter la volonté du peuple sahraoui", a-t-il dit.
Il a également plaidé pour la libération des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles de l'occupant, ainsi que pour l'arrêt des politiques d'achat de consciences et de désinformation médiatique, mises à nu par plusieurs révélations et scandales, comme l'affaire "Maroc Gate" au Parlement européen.
Le ministre sahraoui a affirmé que son pays "reste ouvert aux efforts des Nations unies et à toutes les initiatives de bonne foi respectant la nature juridique du conflit et fondées sur les principes du droit international".
Il a toutefois souligné que la République sahraouie "poursuivra sa lutte légitime par tous les moyens pour défendre sa souveraineté nationale et les droits internationalement reconnus du peuple sahraoui".
Par ailleurs, M. Beissat a salué la position constante de l'Algérie en faveur de la cause sahraouie et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, comme l'a souligné à plusieurs reprises le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, exprimant la profonde gratitude de la République sahraouie pour ce soutien.(SPS)