WSRW dénonce le choix de Dakhla occupée pour l'implantation d'un centre marocain de données

mar 15/07/2025 - 18:35

 

Londres, 15 jul 2025 (SPS) L'Observatoire international de surveillance des ressources naturelles du Sahara occidental (Western Sahara Resource Watch -WSRW) a dénoncé le choix de la ville sahraouie occupée de Dakhla comme site d'implantation du nouveau centre marocain de données, en violation du droit international et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

"Etablir un centre de données de cette envergure en territoire occupé, sans consentement (du peuple sahraoui), équivaut à une usurpation du territoire sahraoui, déguisée en avancée technologique", a affirmé Sara Eyckmans, membre de l'Observatoire, citée dans un communiqué.

Alors que le Maroc parle de "souveraineté numérique", il continue de "violer le principe même de souveraineté lorsqu'il s'agit du peuple sahraoui", déplore Sara Eyckmans.

"Aucun panneau solaire, ni aucune image de marque écologique ne peuvent masquer la réalité : ce projet est développé sur un territoire sous occupation militaire", ajoute-t-elle.

Selon WSRW, ce projet s'inscrit dans la stratégie globale du Maroc visant à "attirer les entreprises technologiques internationales grâce à des mesures incitatives, telles que des réductions d'impôts et des exonérations".

"Mais derrière la façade élégante de l'énergie verte et des «avancées technologiques» se cache une réalité troublante : le centre de données est prévu sur un territoire occupé, sans le consentement du peuple sahraoui dont le droit à l'autodétermination est inscrit dans le droit international", explique cette ONG.

Elle rappelle, dans ce contexte, que les Nations unies classent le Sahara occidental comme territoire non autonome et que la prétendue "souveraineté" du Maroc sur ce territoire a été rejetée par les tribunaux internationaux et n'est reconnue ni par l'ONU, ni par la grande majorité de la communauté internationale.

"L'ampleur du projet Dakhla accroît les inquiétudes. Les centres de données nécessitent de vastes étendues de terrain et des infrastructures importantes : routes, lignes électriques, fibre optique qui pourraient modifier irréversiblement le paysage et renforcer l'occupation marocaine", avertit l'Observatoire.

C'est pourquoi, WSRW exhorte tous les investisseurs et les entreprises impliqués dans les infrastructures de données au Maroc à "faire preuve de prudence et à éviter toute complicité dans des projets situés en territoire occupé".

"La jurisprudence internationale a établi que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc et que les activités économiques qui y sont menées nécessitent le consentement du peuple sahraoui", souligne cette ONG, citant notamment les dix arrêts ultérieurs de la Cour de justice de l'UE.

Alors que le monde évolue vers un avenir de plus en plus numérique, WSRW appelle les gouvernements, investisseurs et entreprises à "veiller à ce que l’innovation ne devienne pas un vecteur d'aggravation de l'injustice au Sahara occidental".(SPS)

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