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Le peuple sahraoui s’apprête à commémorer un demi-siècle de résistance et de combat pour la liberté

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Chahid El Hafedh, 18 mai 2023 (SPS) Le peuple sahraoui commémorera samedi le 50e anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre le colonisateur espagnol puis l'occupant marocain, une étape charnière qui a démontré la force de résistance et de persévérance face à l'envahisseur qui, malgré ses conspirations, a échoué à annihiler le droit à l'autodétermination des Sahraouis, mais a réussi au demeurant à s'isoler aux niveaux régional et international.
Le déclenchement de la lutte armée le 20 mai 1973 reflète la conviction du peuple sahraoui de la justesse de sa cause et a permis d’acter sa rupture avec une période de domination coloniale. Ce jour-là, les Sahraouis avaient décidé, sous la houlette du Front Polisario, unique et légitime représentant du peuple sahraoui, de prendre les armes pour arracher leur indépendance face à l'occupation, d'abord espagnole et ensuite contre le Maroc, qui avait envahi les territoires sahraouis en 1975.
A cette date historique, un groupe de Sahraouis avait décidé d'attaquer le poste espagnol d'El Khanga, à l'est de la ville de Smara. Cette opération annonçait alors le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara occidental, suivant les résolutions prises dix jours avant, soit le 10 mai, lors du congrès constitutif du Front Polisario qui avait décrété dans son texte fondateur que "C'est par le fusil que la liberté sera arrachée".
"La révolution à Seguia El Hamra et Rio de Oro s'est déclenchée parce qu'il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principes, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l'agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres", avait écrit le défunt El Ouali Mustafa Sayed, premier secrétaire général du Front Polisario, mort en martyr en juin 1976.
L'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) devait donc faire face à partir de la fin de l’année 1975 à l'invasion militaire marocaine lors de laquelle des armes lourdes avaient été utilisées parallèlement au bombardement, par l'aviation, des populations, ciblant des femmes, des enfants et des personnes âgées, morts au napalm et au phosphore.
Face à ces terribles exactions et crimes contre l'humanité, l’Armée sahraouie avait décrété une offensive généralisée contre les forces d'occupation, remportant sur le terrain des victoires militaires.
La lutte armée, ayant duré 16 ans, avait permis aux unités de l’Armée sahraouie de forcer l'occupant marocain à accepter en 1991 le plan de paix sous l’égide de l'ONU, qui prévoyait un cessez-le-feu et l'organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui qui n'a jamais eu lieu. Malgré l'adoption par l'ONU de plusieurs résolutions consacrant le droit du peuple de disposer de lui-même, le processus de décolonisation du Sahara occidental ne s'est toujours pas concrétisé en raison du rejet par le Maroc de tous les efforts internationaux visant à parvenir à un règlement pacifique et durable au conflit.
C'est la raison principale pour laquelle le Front Polisario a choisi d’aller vers la reprise de la lutte armée le 13 novembre 2020 qui n’était pas une option mais a plutôt été imposée au peuple sahraoui suite à la violation par le Maroc de l'accord de cessez-le-feu de l'ONU à El-Guerguerat.
S'agissant des perspectives du processus de paix international, le Front Polisario continue de souligner que les portes restent ouvertes à des initiatives de solution pacifique.
 
Face à la poursuite des violations de l'occupant marocain des droits de l'Homme à l'encontre des Sahraouis et en l'absence de pressions internationales contre la puissance occupante qui jouit d'une impunité flagrante, le Front Polisario rappelle aux Nations unies leurs responsabilités quant à la question de décolonisation du Sahara occidental.
Il appelle également l'ONU, à chaque fois que l'occasion lui en est donnée, à jouer son rôle et à créer les conditions nécessaires pour permettre aux Sahraouis d'exercer leur droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance.(SPS)
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