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Défiant tous les dangers, des femmes sahraouies participent aux opérations de déminage

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Chahid El Hafedh, 07 mars 2022 (SPS) La femme sahraouie, portant le drapeau de son pays et fière d'appartenir à la République arabe sahraouie démocratique (RASD), poursuit sa résistance et sa contribution active dans la lutte pour la libération des territoires sahraouis occupés, et ne cède à aucune tentative de "découragement" menée par les forces de répression marocaines, faisant d'elle un symbole de force dans les zones de conflits.
Au fil du temps, la femme sahraouie, qui célèbre mardi, à l'instar des femmes de toute la planète, sa journée internationale, est devenue un pilier de la fermeté et de la lutte de son peuple puisqu'elle se trouve dans tous les domaines, y compris le déminage, qui est souvent l'apanage de l'homme dans de nombreux pays, théâtres de conflits armés et de guerres.   
Le déminage est parmi les domaines dans lesquels les femmes sahraouies sont actives malgré le danger que représentent les mines sur la vie humaine. La femme sahraouie s'est empressée, avec beaucoup de détermination, d'éliminer ce fléau de son pays.
Dans ce contexte, Fatimatu Bouchraya, coordonnatrice de l'Equipe des femmes sahraouies pour l'appui à l'action contre les mines (SMAWT) a souligné dans une déclaration à l'APS, "le rôle pionnier joué par les femmes sahraouies dans ce domaine et leur défiance de tous les obstacles pour mener à bien les opérations de déminage qui étaient l'apanage des hommes jusqu'à une époque proche".
Tout en se disant "fière" de travailler dans ce domaine, même s'il s'agit de l'un des fléaux les plus dangereux qui menacent l'homme, Mme Bouchraya a déclaré aussi: "En tant qu'ancienne démineuse de ces bombes destructrices, je suis fière de travailler dans ce domaine et nettoyer avec d'autres femmes sahraouies certaines terres sahraouies", rappelant que ces opérations "sauvent de nombreuses vies".
La responsable a, par ailleurs, salué "la fermeté et le courage des femmes sahraouies participant à ce travail humanitaire" malgré "le caractère dangereux de cette opération et les conditions climatiques difficiles dans lesquelles elle se déroule".
Selon Mme Bouchraya, SMAWT a été créée par d'anciennes démineuses activant dans des domaines relatifs aux mines et à la sensibilisation du peuple sahraoui sur ces objets dangereux.
S'agissant du traité d’Otawa en lien avec l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et de leur destruction, Fatimatu Buchraya a salué la position du Front Polisario, "qui a été parmi les premiers à signer ces accords", avant d'ajouter: "Nous, en tant que Sahraouis et équipe sahraouie de soutien à l'action contre les mines, demandons à la communauté internationale, aux instances, aux organisations et aux militants de faire pression sur le Maroc, pour signer ce traité et faciliter ainsi le travail des organisations internationales pour éradiquer ce fléau et nettoyer les terres sahraouies de ces objets dangereux".
Elle a, en outre, déploré le fait que les Sahraouis "continuent de souffrir de ce fléau et de l'insouciance de l'occupant marocain" qui a semé ces mines au Sahara occidental occupé, alors que ces objets ainsi que d'autres engins explosifs "continuent de faire chaque année plus de victimes et d'invalider un grand nombre de civils".
La responsable sahraouie a regretté aussi "le refus du Maroc de signer les accords internationaux qui interdisent l'utilisation de ces armes meurtrières" et "de coopérer avec les organismes et organisations internationaux qui cherchent à en nettoyer la région".
Méthodes "criminelles" pour "exterminer" le peuple sahraoui
 Dans une interview accordée récemment à l'APS, le chef des opérations au Bureau de coordination de la lutte anti-mines sahraoui (SMACO), Gaici Nah Bachir, a affirmé que "le Maroc a fait voler en éclats 14 ans de travail humanitaire auquel le Bureau a contribué avec force, afin de déminer la région, et a recontaminé de vastes zones avec ces bombes destructrices, surtout depuis sa violation flagrante du cessez-le-feu et la reprise de la guerre", en référence à l'agression menée par l'occupant, le 13 novembre 2020 à El-Guerguerat.
Le responsable sahraoui a en outre, présenté des chiffres effrayants montrant "la détermination de l'occupant à exterminer le peuple sahraoui par toutes les méthodes criminelles possibles et par l'ampleur de la pollution qu'il a causée dans les territoires sahraouis".
A cet égard, Gaici Nah Bachir a relevé qu'avant la reprise de la guerre, "plus de 14.000 kilomètres de routes avaient été déminés". De plus, 37 champs de mines et 485 zones polluées par d'autres engins explosifs ont été nettoyés tandis que plus de 24.000 bombes à fragmentation, environ 9.000 engins explosifs non-amorcés et 8.000 mines antipersonnel et munitions ont été neutralisés.
Selon des estimations sahraouies, l'occupant marocain a planté plus de 7 millions de mines terrestres tout au long du "Mur de la Honte" qu'il a érigé au cours des années 80 sur 2.720 km du territoire du Sahara occidental dans le but de diviser et disperser les familles sahraouies.
Le Sahara occidental est l'un des dix pays les plus pollués au monde par les objets explosifs. Le peuple sahraoui souffre non seulement du danger des mines, mais aussi du danger des objets explosifs tels que les missiles et munitions non explosées, laissés pendant le guerre précédente. Le nombre de ces objets dangereux a considérablement augmenté depuis la violation flagrante par le Maroc du cessez-le-feu en novembre 2020.(SPS)
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