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"Nous comptons sur la France et l’UE pour jouer un rôle positif au profit de la paix au Sahara occidental" (Ould Salek)

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Chahid ElHafed, 05 jul 2021 (SPS) Le ministre des affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a appelé lundi la France et l’Union européenne à jouer un rôle positif parce que la paix et la sécurité en Afrique du Nord et de l’Ouest sont liées à la paix au Sahara occidental, exhortant le Maroc à respecter les frontières de ses voisins.
Intervenant à l’émission ‘invité d’Afrique’ sur les ondes de RFI, Ould a Sakel a indiqué "nous comptons sur un pays comme la France ou sur l’Union européenne pour jouer un rôle positif parce que la paix et la sécurité en Afrique du Nord et de l’Ouest sont liées à la paix au Sahara occidental".
"Il faut que le Maroc respecte les frontières de ses voisins, d’ailleurs, comme nous l’avons vu, la prolongation de ce conflit peut créer des difficultés y compris pour l’Union européenne,  a averti le chef de la diplomatie sahraouie.
S’agissant de la santé du président de la République, Ould Salek a relevé que "Brahim Ghali va bien, il va mieux, il est rétabli. Il est entrain de faire une convalescence en ce moment au niveau d’Alger", soulignant que l’arrivée du président Brahim Ghali en Espagne pour des soins Covid-19  "était le prétexte pour le Maroc à faire pression contre ses voisins et contre l’Espagne notamment, pour suivre la déclaration de Trump qui a reconnu légalement la présence du Maroc dans notre pays".
"Il (le Maroc) a utilisé cette arme de l’immigration clandestine, comme il a utilisé bien sûr la drogue, aujourd’hui 80% du cannabis en Europe c’est la production marocaine", a ajouté Ould Salek.
Les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la Cour internationale de justice, la Cour européenne de justice ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ! Je ne crois pas qu’une déclaration de Trump puisse changer les frontières de cette manière, puisse éliminer l’existence d’un peuple et confisquer ses droits en plein jour, cela équivaut à revenir à la loi de la jungle ! s’est-il interrogé
"Trump a violé non seulement les décisions des organisations internationales et de droit international, mais aussi même les intérêts stratégiques des États-Unis. Je ne crois pas que l’administration américaine a intérêt de voir un pays quelconque changer les frontières de ses voisins pour subir une politique d’acquisition de territoire par la force", a insisté le chef de la diplomatie sahraouie.
Concernant la position de la nouvelle administration, Ould Salek a souligné "Il y a eu des signes, d’abord l’administration Biden n’a pas confirmé qu’ils ont endossé les décisions de Trump. La dernière déclaration de département d’État, il y a dix jours, disait justement sur cette question du Sahara occidental qu’il y a une différence fondamentale entre l’administration actuelle et l’ancienne administration de Trump".
Pour l’ouverture des consulats dans les territoires occupés, Ould Salek a répondu : "D’abord, les Sahraouis sont décidés à reprendre leur liberté et lutter par tous les moyens pour libérer leur pays, c’est le premier point. Deuxièmement, ça ne change rien du tout que les Comores ou un autre pays ouvrent un consulat, c’est un geste, une décision politique. De surcroit les pays africains doivent respecter les principes fondateurs de l’Union africaine, à savoir que le Maroc transgresse les frontières héritées de l’époque coloniale. Ces consulats sont des boutiques politiques disons, on sait très bien comment le Maroc arrive à convaincre un certain nombre de pays, malheureusement à travers une diplomatie du dollar et des enveloppes …"
S’agissant des négociations, le ministre des AE a estimé "nécessaire, voir même urgent qu’un pays comme la France aide le Maroc à comprendre que le chemin de la paix passe par l’acceptation des règles du jeu, et surtout la coopération avec les Nations Unies pour aller vers la paix".
"Nous avons toujours fait en sorte que la solution pacifique soit réalisable ! La Minurso, la mission des Nations unies pour l’organisation d’un referendum au Sahara occidental est toujours sur le terrain, mais elle est bloquée. Le Maroc refuse d’aller au referendum, le Maroc ne veut que la légitimation de son occupation illégale de notre pays", a conclu Ould Salek. (SPS)
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