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La position de Trump crée un précédent dans la politique américaine à l'égard de la question sahraouie

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Paris, 13 déc 2020 (SPS) La position du président américain sortant Donald Trump sur le Sahara occidental crée "un précédent dans la politique de l'administration américaine à l’égard de la question sahraouie" et constitue "une violation flagrante du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination", a estimé samedi le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati.
"La position inconsidérée du président Trump concernant la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental crée un précédent dans les politiques successives de l'administration américaine, lesquelles ont toujours été en faveur d'une solution pacifique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination", a déclaré à l’APS M. Sidati.
De plus, la position de Trump n'a aucun "fondement légal ou politique", a fait valoir le membre du secrétariat national du Front Polisario pour qui "le fait qu’elle intervienne dans les derniers jours de son mandat soulève plusieurs interrogations quant à sa finalité".
M.Sidati a affirmé que "l'annonce de Trump est un hold-up politique, une violation de toutes les lois internationales et une tentative de saper le processus ONU-UA pour le règlement du conflit au Sahara occidental". Mais cette tentative n’aboutira pas, a-t-il dit, car "il s’agit d’une question de décolonisation dont le règlement passe impérativement par la légalité internationale et le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination".
Le représentant du Front Polisario en France a en outre souligné que "la position de Trump ne changera rien à la nature juridique du conflit au Sahara occidental", évoquant en ce sens que la déclaration du porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, qui a affirmé que la position de l’ONU sur le Sahara occidental "demeure inchangée" après l’annonce du président américain.
Et de rappeler, à cet égard, que l’organisation onusienne avait chargé la MINURSO d'organiser un référendum d’autodétermination.
Estimant que la réinscription de la cause sahraouie à l’agenda du Conseil de paix et sécurité (CPS) de l’UA, " consolidera le droit des Sahraouis à obtenir leur liberté et à édifier leur Etat indépendant sur l’ensemble du territoire sahraoui", le même responsable a relevé que " la seule solution à la cause sahraouie, après la violation par le Maroc du cessez-le-feu, le 13 novembre dernier, est de s’assoir autour de la table d’un dialogue directe entre le Front Polisario et le Maroc, en vue d’un règlement définitif de la question, à même de garantir le droit du peuple sahraoui ".
Pour le diplomate sahraoui, " le régime marocain pâtit de grandes difficultés au double plan économique et militaire, suite aux coups successifs qui lui sont portés par l’Armée sahraouie et aux pertes humaines et matérielles occasionnées tout au long du mur de la honte dans la région d’El-Guerguerat, ce qui l’a poussé à prendre "des décisions irréfléchies et conclure des pactes honteux".
" Il y a un grand rejet populaire, au sein du Royaume marocain, de la décision de normalisation avec Israël, étant une profanation des lieux sacrées arabes et musulmans et une trahison du peuple palestinien qui ne s’attendait pas du moins à ce que le Makhzen ose annoncer officiellement la normalisation qui se faisait en catimini", a-t-il poursuivi.
Exprimant le souhait de voir "le nouveau Président américain, Joe Biden, rectifier les erreurs de Trump et soutenir à travers son Administration, les décisions onusiennes et la légalité internationale, le représentant du Front Polisario en France, a souligné que "la clé du triomphe de la cause sahraouie, réside en la foi des sahraouis en leur droit à une vie digne, loin de l’occupation, sous quelque forme que ce soit". (SPS)
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