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Le Maroc redoute le soutien des personnalités US à la cause sahraouie (universitaire américain)

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New York, 19 nov 2020 (SPS) Le Maroc redoute l’arrivée au poste d’Envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental, d’une personnalité américaine peu favorable à sa politique expansionniste compte tenu de "sa mauvaise expérience" avec les anciens émissaires James Baker et Christopher Ross qui avaient fourni des efforts importants en vue résoudre la question sahraouie, selon le professeur, Jacob Mundy qui était l'invité de Foreign Press Association (FPA).
S’exprimant lors d’une conférence virtuelle consacrée à l’agression militaire marocaine à El Guerguerat, au sujet de la vacance du poste de l’Envoyé personnel au Sahara occidental, le professeur universitaire Jacob Mundy, a souligné que le Maroc considérait les deux mandats assurés par les personnalités américaines à l’instar de James Baker et de Christopher Ross, comme de "mauvaises expériences", sachant que ces derniers avaient fourni des efforts importants en vue de résoudre le conflit conformément à la légalité internationale.
De son coté, M. Ian Williams, président du FPA, qui animait la conférence, a indiqué que "la question du Sahara occidental jouit d’un soutien bipartite dans la sphère politique américaine", citant comme preuve l’engagement dont John Bolton, avait fait montre lorsqu’il était Conseiller à la sécurité nationale américaine pour exécuter le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso).
Un engagement qui a été confirmé par l’influent Sénateur républicain James Inhofe, le 10 novembre dernier, lors d'une intervention devant le Sénat américain pour mettre en garde contre les actions de provocation du Maroc dans la zone tampon d'El Guerguerat, rappelle-t-on, citant aussi la tentative américaine sous l’administration Obama d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, à l’instar des autres opérations de maintien de la paix .
M. Ian Williams, a souligné que, de son point de vue, l’ex Conseiller à la Sécurité Nationale, "M John Bolton constitue le parfait candidat pour ce rôle (d'Envoyé personnel), de par sa maîtrise de la question, mais également de par son souhait de voir un dénouement rapide au conflit".
Mais, une telle proposition, n'a "aucune chance" d’être validée par le Maroc, d'après Mundy.
La conférence organisée, le 17 novembre 2020, et à laquelle ont pris part une trentaine de personnes, a été également l'occasion pour le professeur Mundy, co-rédacteur du livre Western Sahara: (War, Nationalism, and Conflict Irresolution), d'expliquer que la rupture du cessez le feu à El Guerguerat "résulte de l’offensive menée par les forces militaires marocaines contre les manifestants pacifiques sahraouis dans la zone tampon".
Ces derniers demandaient, a-t-il précisé, de mettre fin à l’exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental ainsi qu'au trafic commercial et mouvement des personnes physiques à travers la brèche illégale d'El Guerguerat vers l’Afrique de l’Ouest, qui sont, rappelle-t-il, "des pratiques contraires au droit international consacrant la souveraineté du peuple sahraoui sur le territoire du Sahara occidental".
-- La pression économique, première raison de l'agression--
Le professeur Mundy a relevé, en outre, que la pression économique qui commençait à peser sur le Maroc a été probablement la première raison l’ayant poussé à s’attaquer aux manifestants sahraouis.
Pour ce qui est des motivations des manifestants sahraouis, le professeur Mundy a fait savoir que ces derniers et leurs dirigeants, dans le Front Polisario sont "loin de vouloir mener une guerre contre le Maroc et que leur démarche était un appel au secours après le rapport vide du secrétaire général des Nations unies et la résolution insignifiante du Conseil de sécurité au sujet de la situation au Sahara occidental".
D'après lui, le peuple sahraoui souhaite attirer l’attention de la communauté internationale pour obtenir la désignation de l’envoyé personnel, poste vacant depuis mai 2019, et la poursuite des négociations politiques.
Revenant sur l’origine du conflit du Sahara occidental, le professeur Mundy a fait savoir que celui-ci remonte à l’invasion de ce territoire par le Maroc en 1975, alors que l’Espagne, ancienne puissance coloniale venait de se retirer du territoire sahraoui avec la perspective d’organiser un référendum dans la colonie qu’elle avait acquise en 1885.
A cette occasion, le professeur Mundy a relevé que la reprise des hostilités au Sahara occidental est " la parfaite illustration de l’échec des Nations Unies dans l’accomplissement de son mandat dans le Sahara Occidental".
M. Mundy a rappelé que "le cessez-le-feu n’étant pas une fin en soi mais plutôt une étape qui devait permettre l’organisation du référendum d’autodétermination".
 Il a regretté, à ce titre, que la Minurso ait fini sous la tutelle du département des opérations de maintien de paix, dirigé depuis des années par des Français, et se confine à la seule observation du respect du cessez-le-feu.
Abordant le rôle des Nations Unies dans la résolution de ce conflit, M. Williams a quant à lui, dénoncé le silence de l'organisation face aux agissements de la puissance occupante, se référant aux rapports fuités au sujet des officiels onusiens corrompus par le Maroc pour présenter des rapports pro-marocains sur la situation au Sahara Occidental. (SPS)
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