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En entretenant avec le Maroc les "meilleurs" rapports, l'UE risque de s'installer dans l'illégalité

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Gonfreville-L'orcher (France), 20 oct 2018 (SPS) L'Union européenne risque de s'installer dans une "totale" illégalité, en voulant entretenir les "meilleurs" rapport avec le Maroc pour ne pas nuire à ses intérêts, ont averti samedi les participants au colloque sur les ressources naturelles du Sahara occidental.
"Pendant ces deux jours, les experts et présents à la conférence ont observé les manœuvres des institutions européennes, commission et conseil, pour contenir les arrêts" de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), a souligné la Déclaration finale adoptée à l'issue du colloque et qui sera présentée à la prochaine rencontre de l'EUCOCO, prévue en novembre 2018 à Madrid.
Les participants ont affirmé qu'il s'agit pour l'UE "d'entretenir les meilleurs rapports avec le Maroc pour ne pas nuire à ses intérêts et à ceux de ses 27 membres, au risque de s'installer dans une totale illégalité", notant que les membres de la Commission ou du Parlement, chargés du dossier, "s'appliquent à limiter la représentativité du Front Polisario en recherchant l'appui d'associations de droit marocain".
Mesurant l'importance des prochaines actions de soutien et de lobby en lien avec l'intergroupe "Paix au Sahara occidental" du Parlement européen, les présents au colloque ont demandé à ce parlement, au moment du vote de renouvellement des accords de partenariat et de pêche UE/Maroc, en janvier 2019, d'adopter des décisions "respectueuses" de leur légalité et du droit international.
Pour les participants au colloque, "une initiative de l'UE qui conforterait le Maroc dans sa position colonialiste contrarierait à l'évidence la démarche engagée par le président Horst Kohler", l'Envoyé spécial du SG de l'Onu pour le Sahara occidental, soulignant l'importance de la reprise des négociations à Genève entre le Maroc et le Front Polisario.
Les experts juristes, universitaires, responsables associatifs ont rappelé que le Sahara occidental est un territoire non autonome, inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l'Onu, dont le statut final fait l'objet d'un processus de décolonisation mené sous l'égide de l'Onu.
Ils ont également rappelé que le Maroc, au sens de IVème Convention de Genève, est une "puissance occupante" qui "ne peut exercer aucune souveraineté sur le territoire du Sahara occidental et ses adjacentes", soulignant que l'illégalité de cette occupation trouve confirmation dans les différentes résolutions de l'Onu.
Ils ont réitéré que les arrêts de la CJUE sont "conformes" aux principes rappelés depuis 50 ans par les Nations unies, notamment celui de l'autodétermination et l'article 1 de la Charte des Nations unies.
La Déclaration finale a affirmé que les deux arrêts de la CJUE ont changé la donne des relations de partenariat entre le Maroc et l'Union européenne.
"Tant pour la libération de leurs échanges que pour le renouvellement de l'accord de pêche, la CJUE a arrêté que le Sahara occidental ne fait pas partie du royaume du Maroc et que le territoire du Sahara occidental doit être regardé comme étant un tiers, dont le peuple doit pouvoir donner son consentement à tout accord passé avec l'Union européenne".
Le Colloque sur les ressources naturelles du Sahara occidental, rappelle-t-on, a été organisé pendant deux jours par l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) en partenariat avec la ville de Gonfreville-L'Orcher en Normandie. (SPS)
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