Les propos marocains sur une prétendue "percée" dans les rangs de pays soutenant la cause sahraouie "mensongers" (Ould Salek)

Alger, 5 déc 2017 (SPS) Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a qualifié, mardi à Alger, de "mensongers" les propos de milieux marocains sur une prétendue "percée" dans les rangs de pays soutenant la cause sahraouie, affirmant que le régime marocain cherche à travers cette "supercherie" à faire accroire à son opinion publique qu'il enregistre des avancées sur la scène africaine "dans le but d'occulter l'échec des Gouvernements marocains successifs à prendre en charge les revendications sociales" du peuple marocain.

"Les propos de milieux marocains sur une prétendue percée dans les rangs de certains Etats soutenant la cause sahraouie participent d'une tentative visant à faire accroire à l'opinion publique marocaine que les actions du roi du Maroc trouvent un écho dans des capitales africaines. C'est un pur mensonge et une tromperie flagrante dont le but est de masquer l'échec des Gouvernements marocains successifs à prendre en charge les revendications sociales dans leur pays", a précisé M. Ould Salek lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger.

Il a rappelé dans ce sens que lorsque le Maroc a tenté de semer le trouble concernant la position de Pretoria à l'égard de la cause sahraouie après la rencontre entre le roi Mohamed VI et le président Jacob Zuma en marge du sommet Union africaine-Union européenne (UA-UE) à Abidjan, M. Zuma a répondu clairement que cette rencontre a eu lieu à la demande du souverain marocain et non pas le contraire comme le laisse entendre la machine de propagande marocaine.

Mieux encore, a ajouté M. Ould Salek, le président sud-africain avait affirmé que la demande marocaine portait sur le rétablissement des relations diplomatiques rompues depuis 2004, assurant que "ces relations bilatérales avec le Maroc ne sauraient influer la position sud-africaine claire et constante à l'égard de la cause sahraouie".

"L'Afrique du Sud est un pays respecté, qui défend les principes de lutte contre le colonialisme et qui croit profondément au droit des peuples à l'autodétermination. Sa position vis à vis de la cause sahraouie demeure constante et indéfectible, c'est l'un des pays revendiquant avec force la décolonisation au Sahara Occidental", a soutenu le chef de la diplomatie sahraouie.

Estimant que "le monde entier connait ces supercheries", le ministre sahraoui a rappelé les manoeuvres ayant entourées la visite du souverain marocain à Cuba, et qui ont amené le gouvernement de ce pays à réitérer sa position inaliénable en faveur de la cause sahraouie.

M. Oueld Salek a précisé, à ce propos, que toutes ces tromperies dénotent de "la faiblesse du prétexte de la partie marocaine quant à son occupation du Sahara Occidental face à la consistance du prétexte sahraoui et la persévérance des Sahraouis dans leur lutte pour l'indépendance".

M. Ould Salek a indiqué que le dernier sommet UA-UE a été une "grande déception pour le Maroc et la France après que l'UA ait imposé son respect en tant qu'organisation représentant tous les pays du continent sans exclusion ou exception", estimant que c'est là une véritable victoire pour l'UA après des décennies d'ingérence dans ses affaires.

La ministre sud-africaine des Affaires environnementales, Edna Molewa, avait affirmé lundi que les informations faisant état d'un changement de position de l'Afrique du Sud vis à vis de la cause sahraouie et du Front Polisario de "mensongères et trompeuses, a indiqué la presse sud-africaine Mme Edna Molewa qui est également présidente du sous-comité des relations internationales de l'African National Congress (ANC), a démenti dans une déclaration au journal sud-africain NEWS 24 les informations rapportées par des publications locales qui ont fait état d’un "changement majeur" de position de l'Afrique du Sud à l'égard de la cause sahraouie.

La position du gouvernement sud-africain et de l'ANC n'a pas changé en ce qui concerne la question du Sahara occidental. Notre soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est indéfectible", a déclaré la ministre sud-africaine, soulignant que "c’est une position réitérée et réaffirmée par tous les dirigeants qui se sont succédé à la tête de l'ANC".

Elle a ajouté que l'ANC a "des liens fraternels avec le Front Polisario et reconnaît la République arabe sahraouie démocratique. Elle considère l'occupation du Sahara occidental comme une forme de colonialisme et reste forte dans son opposition à la poursuite de l'occupation".

Elle a rappelé que "ce sont les Marocains qui avaient rompu leurs relations diplomatiques avec l’Afrique du Sud lorsque le président de l’époque, Thabo Mbeki, avait établi en 2004 les relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie".

Ces rumeurs ont été colportées suite à la rencontre entre le président sud-africain actuel, Jacob Zuma, et la ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, avec le roi du Maroc en marge du 5e sommet Union africaine-Union européenne à Abidjan en Côte d’Ivoire, rappelle-t-on.

La ministre s’est étonnée des informations infondées ayant été rapportées au sujet de la teneur des discussions entre Zuma et le roi du Maroc. (SPS)

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