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La communauté internationale doit agir pour mettre un terme à la tragédie du peuple sahraoui

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Alger,22 fev 2021 (SPS) La répression que subit le peuple sahraoui est "insupportable" et la communauté internationale est appelée à agir afin de mettre un terme à cette tragédie, a déclaré lundi le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union européenne, Oubi Bouchraya Bachir.
Les actes de répression subis récemment par les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental relèvent des mêmes pratiques en vigueur depuis des années, "sauf que maintenant il y a la guerre, ce qui donne à l’occupant le prétexte d’accroître sa répression, et (provoque) son désir de se venger contre les civils sahraouis pour les pertes que ses troupes subissent sous les frappes de l’armée sahraouie", a expliqué Oubi Bouchraya Bachir dans une interview accordée au journal Le Courrier d'Algérie.
Le 13 novembre dernier, le cessez-le-feu en vigueur dans les territoires sahraouis a été rompu suite à l'agression marocaine contre des civils sahraouis dans la zone tampon d'EL Guerguerat (au sud -ouest du Sahara occidental). Le cessez-le-feu était en vigueur depuis 1991.
"Le conflit du Sahara occidental en général et la permanente et catastrophique situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés posent un problème majeur à la conscience humaine", dira-t-il, assurant que "ce conflit est l’exemple parfait de la prédominance de la politique du double standard et des intérêts étroits au sein du système international au détriment du droit et des principes régissant le droit international".
"Au Sahara occidental, de graves violations des droits de l’Homme ont été perpétrées à quelques mètres de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental)  sans que celle-ci ne s’en émeuve ou lève le petit doigt. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas voulu donner à cette mission le pouvoir de surveiller les droits de l’Homme malgré de nombreux appels internationaux", déplore le représentant du Front Polisario.
"Parmi les raisons qui ont fait perdre au peuple sahraoui la confiance en l’ONU, au-delà du fait qu’elle n’a pas été capable d’organiser le référendum, c’est justement cette autre incapacité à fournir la protection la plus élémentaire aux civils sahraouis", affirme-t-il, ajoutant que "l’ONU et ses divers organes ont une responsabilité centrale à cet égard".
Il a avancé, à ce propos, que la Croix-Rouge Internationale a une responsabilité "directe", notant qu'elle aurait dû intervenir "immédiatement après le début des hostilités" en novembre dernier.
Sur un autre plan, Oubi Bouchraya Bachir a pointé du doigt "l’implication négative de la France et, dans une moindre mesure, celle de l’Espagne dans l’adoption de la plupart des positions de l’Union relatives au conflit".
Pour lui, la priorité est de "convaincre la France et l’Espagne que le référendum et une solution démocratique conforme à la légalité internationale et reste la meilleure solution à même de garantir une paix juste et définitive dans la région, le contraire de cela serait vouloir perpétuer le conflit et au mieux retarder sa solution".
D'autre part, "la France doit reconsidérer sa position à l’égard du conflit, l’Espagne est appelée à se libérer de cette soumission, devenue coutumière, au chantage marocain. Plus généralement, un travail de communication est également à faire en Europe afin d'éclairer l'opinion publique au sujet de la cause sahraouie", a ajouté le diplomate sahraoui.
Par ailleurs, Oubi Bouchraya  s'est réjouit de "la campagne vigoureuse menée par le mouvement de solidarité à travers le monde, par les organisations de défense des droits humains internationales et sahraouies" afin d'informer l'opinion internationale sur la  situation au Sahara occidental.
"Il est tout à fait inacceptable que le royaume du Maroc puisse continuer de bénéficier d’une impunité que certains voudraient permanente. Venir par la suite faire l’apologie d’une solution politique tout en faisant semblant de ne pas voir que le Maroc est en train de commettre l’irréparable est tout de même un comble", a-t-il conclu. (SPS)
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