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Sahara Occidental: la décision de Trump en cours d'examen

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Washington, 18 jan 2021 (SPS) La récente décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et d’autres changements de dernière minute ayant trait à la politique extérieur des Etats-Unis sont en cours d’examen, et la nouvelle administration de Joe Biden rendra un verdict basé exclusivement sur un critère, celui de l’intérêt national du pays, rapporte le Washington post, citant un haut responsable de l'équipe de transition de Biden.
"Nous avons pris note de ces manœuvres de dernière minute. Chacune est en cours de révision, et la nouvelle administration rendra un verdict basé exclusivement sur un critère: l'intérêt national", a déclaré ce haut responsable au quotidien américain.
Le Washington Post rappelle que le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a fait récemment des annonces quasi quotidiennes d'actions majeures de politique étrangère, dont beaucoup, d’après la source, semblent être conçues pour "cimenter les priorités de Trump et créer des obstacles à de nouvelles directions tracées par la nouvelle équipe Biden".
Parmi les barrières mises en place figurent la réinscription de Cuba sur la liste des pays parrainant le terrorisme, la désignation du mouvement yéménite Anssarulah dits (Houthis) comme terroriste, la suppression des restrictions de longue date sur les contacts entre les hauts responsables américains et leurs homologues taïwanais, l'approbation accélérée des ventes d'armes controversées et une série de nouvelles sanctions contre l'Iran et la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
A ce titre précisément, l’article révèle que le conseiller de Trump, Jared Kushner, a fait pression pour des décisions récentes sur des questions telles que la reconnaissance par Trump de la supposée marocanité du Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste.
Kushner était aussi derrière les ventes d'armes aux Emirats arabes unis et à l'Arabie saoudite dans le cadre de la récompense pour les pays arabes qui ont accepté de normaliser leurs relations avec Israël.
Le Washington Post souligne que "tous ces changement peuvent être annulés, mais chacun complique les défis auxquels Biden sera confronté pour donner sa propre empreinte à la politique".
Biden qui a appelé à la "visibilité totale" pendant la transition, a déclaré le 28 décembre que son équipe de transition avait rencontré des obstacles politiques de la part de l'administration Trump qui l'avait qualifiée d' "irresponsable".
Mais pour le quotidien américain, "le temps presse pour démêler et analyser l’enchevêtrement de nouvelles mesures que l’administration actuelle a mise en place".
A cet effet, le président élu a promis de restaurer rapidement l'accord nucléaire iranien, mais cela peut être "plus facile à dire qu'à faire", juge la source.
Biden et les Iraniens ont déclaré qu'ils étaient prêts à échanger "conformité contre conformité", chaque partie annulant les mesures qu'elles ont prises en dehors des paramètres de l'accord nucléaire depuis le retrait des Etats-Unis en 2018.
S'agissant de la Chine, comme beaucoup d'autres actions de l'administration de dernière minute, "Biden pourrait simplement inverser les nouvelles politiques de Taiwan s'il le souhaite".
Biden a également déclaré qu'il avait l'intention de revenir à la normalisation diplomatique avec Cuba établie sous l'administration Obama, une tâche rendue plus difficile la semaine dernière par la redésignation par Pompeo de Cuba comme Etat sponsor du terrorisme. "L’inverser sera important pour les plans de Biden, mais cela prendra du temps", relève le quotidien.
Aussi, le président américain élu, a déclaré qu'il avait l'intention de réduire les ventes d'armes aux Saoudiens et de faire pression pour plus de diplomatie et d'aide humanitaire pour le Yémen, rappelle-t-on encore.
Mais l'inversion de la désignation Houthi n'est pas une tâche facile, explique le Washington Post car "en vertu de la loi, il faut un acte du Congrès, ou un examen de l'administration, après quoi le secrétaire d'Etat constate que des changements de circonstances pour des raisons de sécurité nationale américaine justifient un renversement". (SPS)
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