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WSRW alerte "Continental AG" sur sa participation à la violation du droit international au Sahara occidental

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Londres, 15 juin 2020 (SPS) L'Observatoire international pour le contrôle des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW) a appelé la société allemande "Continental AG" à ne pas renouveler son contrat controversé avec la société de phosphate (OCP) du Maroc, qui exploite les phosphates des territoires sahraouis occupés, en violation flagrante du droit international.
L’entreprise allemande "Continental" négocie actuellement le renouvellement de son contrat de maintenance avec l’Office de phosphate chérifien (OCP), qui expire le 30 juin courant.
Dans une note publiée lundi à cet effet, WSRW a mis en garde le géant allemand de la fabrication des pneumatiques, contre les conséquences de sa participation à la violation du droit international au Sahara occidental occupé.
L'observatoire exhorte les propriétaires de la multinationale allemande à soulever la question du "non-renouvellement du contrat", qui comprend les travaux sur la courroie transporteuse du Sahara occidental, lors de la prochaine assemblée extraordinaire des actionnaires.
"Nous appelons la communauté des investisseurs à soulever immédiatement la question du Sahara occidental avec la société. La société de phosphate, détenue par le gouvernement marocain, exploite la mine de phosphate au Sahara occidental depuis 1975 en violation flagrante du droit international", déplore WSRW.
Pourtant, les services d'enquête du Bundestag allemand ont publié en 2019 un avis sur les aspects de droit international du conflit du Sahara occidental, concluant que le Maroc devrait être "considéré comme la puissance occupante" du Sahara occidental.
Le gouvernement allemand parle d'un "statut non résolu" du Sahara occidental et les institutions étatiques excluent explicitement le territoire de ses activités commerciales avec le Maroc, rappelle également WSRW.
En mars dernier, WSRW avait déjà appelé l’entreprise allemande "Continental AG" à clarifier la portée de ces discussions en envisageant une clause pour exclure le Sahara occidental occupé de son champ de travail au Maroc.
Il est à noter que la société allemande a participé en 1971 à la construction du tapis roulant pour le phosphate dans la mine de Fos Boucraa, et a signé un contrat de maintenance avec le bureau marocain du phosphate OCP représenté par une filiale appelée "Contetiach".
== Le Front Polisario réitère son appel au respect des arrêts de la CJUE==
Une mise en garde similaire a été lancée à "Continental AG" par le Front Polisario, après avoir reçu des informations indiquant que la multinationale allemande avait l'intention de renouveler son contrat avec l'OCP, dont la succursale est présente dans les territoire sahraouis occupés et travaille depuis des années dans l'exploitation illégale des phosphates sahraouis en violation des articles du droit international relatifs aux territoires de non-indépendance et aux territoires soumis à l'occupation militaire étrangère.
Dans une lettre adressée à "Continental AG", le représentant du Front Polisario en Europe et de l'Union européenne, M. Oubbi Bachir, a souligné que le Front Polisario refuse à la société l'accès au territoire du Sahara occidental sans autorisation (des Sahraouis)", et a réaffirmé la nécessité d'"adhérer aux règles du droit international qui classent le Sahara occidental en tant que région nullement soumise à la souveraineté du Royaume du Maroc, mais plutôt à la force militaire qui occupe le territoire depuis 1975".
"Les entreprises européennes sont tenues de respecter les principes établis par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) dans son arrêt du 21 décembre 2016", a-t-il rappelé .
La CJUE a jugé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, relevant de souverainetés distinctes, soulignant également dans son arrêt qu'"il ne peut y avoir aucune exploitation économique au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui".
Dans ce contexte, le représentant du Polisario à Bruxelles a souligné que le Royaume du Maroc "n'a pas le droit légal de délivrer des licences liées à l'exploitation des phosphates car les articles de la quatrième Convention de Genève ne permettent pas à la force d'occupation militaire d'exploiter les ressources du territoire qu'elle occupe, et donc l'entreprise allemande, est ainsi impliquée dans le pillage de nos ressources naturelles, dont la responsabilité civile et pénale incombe à l'entreprise et à ses dirigeants".
Il a également précisé à cet égard que le Front Polisario "prendra toutes les mesures juridiques possibles pour garantir les droits fondamentaux du peuple sahraoui et protéger ses ressources naturelles", et donc toutes les sociétés étrangères qui ont l'intention de mener des activités commerciales au Sahara occidental, "sont obligés de communiquer avec le Front Polisario, car c'est la seule partie qui a le mandat légal de négocier les ressources du peuple sahraoui conformément au droit international".
Par ailleurs, un groupe d'organisations indépendantes allemandes a également envoyé une lettre ouverte à la société allemande "Continental AG" l’appelant à s'"abstenir de violer le droit international au Sahara occidental", et a également décidé d'organiser une manifestation lors de la réunion des investisseurs de Continental Investors Group, la société mère de Contetiash.
Le minerai de phosphate illégalement exploité par le Maroc au Sahara occidental représente la plus grande source de revenus pour le gouvernement marocain dans le territoire sahraoui non autonome.
Chaque année, le Maroc exporte entre 1 et 2 millions de tonnes de ce minerai, en violation du droit international en l’utilisant aussi dans son lobbying politique afin de gagner le soutien d’autres pays à son occupation illégale.
Et le Front Polisario s’est toujours ouvertement opposé à ce pillage, et l’a exprimé devant l'ONU à toute occasion, et aux entreprises concernées. (SPS)
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