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L'état de santé de Mahfouda Lefkir en détérioration, alerte son père

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TIFARITI (territoires sahraouis libérés) 30 DEC 2019(SPS)-  Détenue depuis près de deux mois par les autorités d'occupation marocaine à El Aaiun  occupée, la militante sahraouie, Mahfouda Bamba Lefkir, se trouve dans un état de santé "inquiétant", a alerté son père Cherif Bamba Lefkir.
"Ma fille souffre de problèmes de santé à force d’être battue à coups de matraques, elle a été tirée par ses cheveux et a même perdu conscience après son arrestation, il y a près de deux mois", a indiqué M. Cherif Bamba Lefkir, dans une déclaration , en marge du 15e Congrès du Front  Polisario, tenu récemment à Tifariti (territoires sahraouis libérés).
Précisant que suite à la condamnation arbitraire de sa fille Mahfouda à une peine de six mois de prison et son incarcération à El Aaiun  occupée, il a fait part du choc sous lequel se trouve sa femme âgée de 61 ans ainsi que ses deux enfants, - une lycéenne de 15 ans et un garçon de 12 ans -"
En dépit de toutes les conditions difficiles et inhumaines supportées par la militante, M. Cherif Bamba Lefkir se dit "très fier de Mahfouda, la fille du peuple sahraoui, activiste de l’intifadha de la rue, et symbole de la lutte de tout un peuple pour l'indépendance, l'autodétermination et la juste cause sahraouie".
"Si j’évoque ma fille Mahfouda (35 ans), c’est de toutes les autres femmes sahraouies que je parle, car nombre d’entre elles sont détenues par l’occupant marocain depuis plus de 10 ans pour certaines, alors que d'autres sont décédées ou souffrent de maladies", a déploré M. Lefkir.
Combat contre l'arbitraire
Rappelant les conditions de l'arrestation arbitraire et injustifiée de sa fille, M. Lefkir a indiqué qu'elle s’était déplacée vers le tribunal pour assister au procès de son cousin paternel Mansour Othmane Moussaoui, arrêté lors de la célébration populaire, dans les territoires sahraouis occupés, de la victoire finale de l’Algérie lors de la coupe d’Afrique des nations de football.
Ainsi, après la fin du procès, Mahfouda Bamba Lefkir tentait, selon son père, de protéger sa tante repoussée parmi la foule vers la sortie du tribunal. Révoltée face à une telle répression, elle a fait l'objet d'arrestation violente et placée, menottée, en détention, s'élevant contre un fait "honteux", celui de "menotter et malmener" une femme.
M. Lefkir a révélé que lors de son propre procès, sa fille avait "courageusement" scandé : "Vive la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Rien ne remplacera notre autodétermination, et ce, "en réaction au verdict prononcé à son encontre, six mois de prison ferme sans la moindre considération envers le plaidoyer de sa défense".
"Notre domicile familial est depuis, a-t-il ajouté, souvent encerclé par les forces d’occupation marocaine", a-t-il encore fait savoir.
Réagissant à sa détention, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, a appelé les autorités d'occupation marocaine, à la libération immédiate et inconditionnelle de Mme Mahfouda Bamba Lefkir et de l’ensemble des défenseurs des droits humains sahraouis,
 
L'Observatoire est un partenariat de la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).
Les deux organismes ont exigé des autorités marocaines de "garantir" en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Mme Lefkir, et à "mettre un terme à toute forme d'harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à son encontre, au même titre que l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental.
Pour sa part, la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haidar, qui s’exprimait lors d’une cérémonie organisée à Genève par la  Fondation "Right Livelhood" pour l'attribution du prix Nobel alternatif 2019, avait dénoncé la peine "illégale" contre Mahfouda et la condamnation injuste à 12 ans de prison contre le jeune militant Husein Bachir Brahim.
La détenue sahraouie Mahfouda Lefkir Bamba avait été arrêtée, le vendredi 15 novembre 2019, au siège du tribunal de première instance d'El-Aaiun, où elle était venue soutenir un prisonnier civil, avant d'être transférée, le 16 novembre 2019, à la prison Lakhal.(SPS).
 
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