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L’Algérie réaffirme: le conflit au Sahara occidental est une question de décolonisation

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New York, 19 juin 2019 (SPS) L’Algérie a réaffirmé à New York que le conflit au Sahara occidental est une question de décolonisation opposant le Front Polisario au Maroc, qui n’est pas sujette à interprétation.
"La nature du conflit au Sahara occidental n’est pas sujette à interprétation. Cela a été et reste une question de décolonisation opposant le Front Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui au Royaume du Maroc", a déclaré l’ambassadeur adjoint de l’Algérie auprès de l’ONU Mohammed Bessedik devant le Comité de la décolonisation, dit Comité des 24.
Il est donc préoccupant, a avoué le représentant, de voir des tentatives visant à remettre en cause le statut juridique du territoire et la légitimité de ses représentants, en se basant sur une interprétation partiale et sélective des résolutions de l’ONU pour désinformer et défier l’autorité de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.
Cela devrait d’ailleurs inquiéter chaque Etat membre de l’ONU, a-t-il déclaré.
Le représentant de l’Algérie a rappelé que les résolutions des Nations Unies sur cette question et les avis consultatifs de la Cour Internationale de Justice, de la Cour de justice de l’Union européenne et de l’Union africaine (UA) ont tous affirmé sans équivoque que le Maroc n’avait aucune souveraineté sur le territoire du Sahara occidental.
"Ce conflit ne peut donc trouver solution que dans la volonté librement exprimée de son peuple, conformément aux résolutions 1514 (XV), 1541 (XV) et 2625 (XXV)", a soutenu M. Bessedik.
L'année prochaine, la communauté internationale célébrera le soixantième anniversaire de l'adoption de la résolution historique 1514 (XV), qui a fait écho de la lutte de nombreux pays pour l’indépendance, en donnant un élan décisif au processus de décolonisation.
M. Bessedik a déclaré que l’Algérie regrettait que le droit à l’autodétermination menacé dans certains pays reste également inaccessible à tous les peuples des territoires non- autonomes.
Ceci est d’autant "plus regrettable" quand des pays ayant accédé à leur indépendance grâce au processus de décolonisation refusent ce droit aux autres. "Ils doivent montrer leur solidarité aujourd'hui", a-t-il affirmé lors de son intervention devant le comité des 24.
Le représentant adjoint a souligné que le Comité des 24 trouve sa raison d’être dans la mise en œuvre de la Résolution 1514 (XV) sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et qui devrait rester la référence ultime pour ses actions.
Les Nations Unies et le Comité des 24 ont une responsabilité spéciale à l’égard du peuple sahraoui, a insisté le représentant, en encourageant le Comité à effectuer une autre visite au Sahara occidental pour évaluer la situation, conformément aux règles des Nations Unies régissant de telles visites et au mandat conféré par la résolution 1654 (XVI).
"C’est dire aussi qu’au sein de l’ONU, l’Assemblée générale, le département de l’information, la quatrième commission et le Comité des 24 ont une responsabilité spécifique et qu’ils sont sous un regard et un suivi attentifs pour s’acquitter de leurs tâches et devoirs", a-t-relevé.
M. Bessedik a réaffirmé en outre que "l’attachement de l’Algérie au mandat du Comité spécial de la décolonisation n’est ni nouveau ni singulier". "C’est le reflet de l’héritage" de sa lutte pour l’indépendance, qui exige qu’elle apporte un soutien indéfectible à l’achèvement du processus de décolonisation.
Dans le même contexte, il a relevé que la reprise des pourparlers entre les deux parties, sous les auspices des Nations Unies, offrait l’occasion au Front Polisario et au Royaume du Maroc de reprendre les négociations directes sans conditions préalables en vue d’aboutir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du sahraoui.
M. Bessedik a rendu hommage à l’ancien émissaire de l’ONU, Horst Kohler, estimant que le temps est propice pour faire avancer le processus de l’ONU dans l’intérêt du peuple du Sahara occidental et de la région dans son ensemble. "Il n’y a pas d’alternative au libre consentement du peuple du Sahara occidental", a-t-il tranché.
L’ambassadeur adjoint a indiqué que l’Algérie, en tant que pays voisin, a toujours contribué et continue d'apporter son appui aux efforts du secrétaire général de l’ONU et à ceux du Comité spécial pour parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental.
Il a également salué "l’implication substantielle" de l’Union Africaine dans la revitalisation du processus politique au Sahara occidental qui s’inscrit dans l’appropriation par le continent des questions de paix et de sécurité. (SPS)
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