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Sahara occidental : l'expulsion d'avocats espagnols de Laâyoune occupée dénoncée

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Madrid, 21 mai 2019 (SPS) Le Conseil général des avocats espagnols a exprimé sa protestation officielle contre l'expulsion par les autorités marocaines de cinq avocats espagnols qui s'étaient rendus au Sahara occidental occupé pour assister au procès de la journaliste et militante sahraouie Nazha El Khalidi, prévu lundi 20 mai à Laâyoune occupée.
Les cinq avocats espagnols, en l'occurence Ramon Campos Garcia, Maria Lorettis Barron, Ruth Sebastian Garcia, Maria Dolores Traviso (avocat de Aminatou Haidar) et Sidi Talib Bouya Hassan, ainsi que deux observateurs Norvégiens d'une ONG, Vigard Fuso Semifole et Kirsty Brevik Miller ont été contraints de rester dans le hall de l'aéroport pendant cinq heures jusqu'à leur vol à destination de Casablanca, avant d'être expulsés par les autorités marocaines vers leurs pays d'origine, ont rapporté mardi des médias espagnols.
Les sept membres du groupe devaient assister lundi à la comparution devant le tribunal pénal de Laâyoune occupée du procès de Nazha el Khalidi, journaliste au réseau de télévision Equipe Media, spécialisée dans l'actualité du Sahara occidental, ont ajouté les mêmes sources.
La journaliste Khalidi est accusée par les autorités d'occupation marocaine de ne pas répondre aux "exigences requises pour exercer la profession de journaliste", alors que son procès vient d'être reporté au 24 juin prochain.
A ce propos, le Conseil a considéré que l'expulsion par les autorités marocaines des avocats espagnols de Laâyoune occupé a eu lieu "sans aucun motif justifié".
L'un des avocats, Ramon Campos Garcia, a affirmé à la presse locale qu'il était étonné de l'absence de protestation et de réaction de la part des autorités espagnoles après ces expulsions.
Assurant qu'il compte retourner à Laâyoune occupée le 24 juin prochain, l'avocat de Nazha el Khalidi a invité les autorités marocaines à lever cette interdiction avant la date du procès. "Nous voulons rentrer, si ce n'est pas nous, d'autres camarades accompagnés d'une accréditation reconnue seront présents dans la salle des audiences", s'était-il engagé.
Le groupe d'avocats et observateurs est arrivé samedi à l'aéroport de Laâyoune occupée, où ils ont été détenus pendant sept heures après leur avoir refusé l'entrée en raison d'un prétendu "vice-de-forme" que les juristes considèrent comme inexistant.
Ils ont été obligés de prendre un avion pour Casablanca, où ils devaient payer leur hébergement avant que leur expulsion ne soit engagée dès lundi. "Si les autorités marocaines ne veulent pas que nous soyons, elles devraient le dire clairement et les mesures nécessaires seront prises devant les instances appropriées", a souligné, en outre, M. Campos.
Les cinq avocats espagnols avaient déjà participé à des missions d'observation internationales devant des tribunaux marocains qui avaient poursuivi des journalistes, des étudiants et des défenseurs des droits de l'Homme.
Un porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères a indiqué que les consulats généraux à Rabat et à Casablanca suivaient l'affaire avec "attention" depuis le début et s'étaient mis à la disposition des citoyens espagnols pour leur fournir l'assistance correspondante, ont fait savoir les médias locaux. (SPS)
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