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Plus de 90 ONG sahraouies appellent le Conseil et le Parlement européens à rejeter tout accord UE-Maroc qui inclut le Sahara occidental

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Bruxelles, 12 juin 2018 (SPS) Plus de 90 organisations de la société civile sahraouie ont condamné mardi la volonté de la Commission européenne de poursuivre ses pratiques illégales au Sahara occidental, exhortant le Conseil et le Parlement européens à rejeter tout accord UE-Maroc qui inclut ce territoire non-autonome sans le consentement "explicite" de son représentant légitime, le Front Polisario.
Dans une déclaration publiée, quelques jours après le rassemblement organisé devant les sièges de la Commission et du Conseil européens pour dénoncer les manœuvres de l'exécutif européen visant à inclure le Sahara occidental dans les accords UE-Maroc, 93 organisations de la société civile sahraouie ont appelé le Conseil et le Parlement européens à prendre leurs responsabilités pour garantir le plein respect des arrêts de la Cour européenne de justice.
Dans ses décisions du 21 décembre 2016 et du 27 février 2018, la Cour de justice de l'UE a clairement défini le statut du Sahara occidental en tant que territoire "séparé" et "distinct", soumis à un processus de décolonisation mené par l'ONU, ont-elles rappelé.
Les organisations sahraouies ont rappelé également que la Cour européenne de justice a rejeté la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et a souligné l'inapplicabilité des accords UE-Maroc au Sahara occidental, faisant du consentement du peuple du Sahara occidental la  "condition préalable essentielle" à la légitimité de tout accord.
Selon ces organisations, la Commission européenne a ignoré les principes clés de l'arrêt.
"Au lieu de demander le consentement du peuple du Sahara occidental, la Commission a engagé des +consultations avec les parties prenantes+ alors qu'un accord avec le Maroc avait déjà été paraphé", ont-elles déploré.
Les organisations sahraouies ont dénoncé, par ailleurs, les "termes fallacieux" utilisés par les représentants de la Commission européenne lors des auditions publiques au Parlement européen, remplaçant la notion de consentement par celle de "processus de consultation" et "le peuple du Sahara occidental" par la "population locale" qui sont "fondamentalement différents".
"Ce n'est pas la société civile sahraouie, et certainement pas l'occupant marocain qui a le droit de consentir ou d'approuver tout accord impliquant l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental et de ses eaux adjacentes", ont-elles affirmé.
Ces organisations ont dénoncé l'approche actuelle de la Commission qui "prolonge l'occupation et les souffrances du peuple sahraoui",  et ont déploré la réduction de l'aide humanitaire indispensable aux réfugiés sahraouis.
Elles ont regretté également son silence par rapport à "la terrible situation des droits de l'Homme" au Sahara occidental occupé, comme en témoigne le nombre élevé de prisonniers politiques et les violations quotidiennes des droits de l'homme les plus élémentaires.
"Nous entendons souvent de l'UE que nous allons bénéficier des accords UE-Maroc qui incluent notre territoire. Nous n'avons jusqu'ici pas vu un lambeau de preuves", ont-elles soutenu.
Les organisations de la société civile sahraouie ont appelé, par ailleurs, l'UE à assumer sa responsabilité en tant que "partenaire majeur" du Maroc afin d'encourager les autorités marocaines à s'engager "sans conditions préalables" dans le processus de paix mené sous l'égide des Nations unies.
Ces organisations ont demandé à l'UE de s'assurer que les relations UE avec le Maroc, "aussi importantes soient-elles", n'entravent pas l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. Horst Kohler, dans ses efforts pour négocier une paix juste et durable au Sahara occidental,  conformément au principe de l'autodétermination.
Elles ont appelé, en outre, l'Espagne, seule puissance administrante reconnue au Sahara occidental, à procéder à la décolonisation du territoire.
Les organisations sahraouies ont souligné, dans leur déclaration, la nécessité d'organiser une mission d'enquête "complète et sans entrave" sur le territoire du Sahara occidental afin de s'enquérir de la situation humanitaire, des droits de l'Homme et de la situation socio-économique sur le terrain, appelant l'UE à "améliorer considérablement" son assistance au peuple sahraoui. (SPS)
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