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Sahara occidental: l'arrêt de la CJUE "fort et solide", l'Europe doit contribuer à la décolonisation (conférence)

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Rome, 12 déc 2017 (SPS) Des parlementaires et des représentants d'organisation et d'association de soutien au peuple sahraoui en Italie ont qualifié de "fort et solide" l'arrêt de la Cour de justice européenne (CJUE) sur la spoliation et l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental, devant être appuyé par un nouveau, appelant les sociétés européennes s'adonnant à ces pratiques à cesser ces activités et se retirer conformément à la légalité internationale et aux fondements juridiques et morales. 
Les participants à une conférence, tenue lundi à Rome, sous le thème "ressources naturelles du Sahara Occidental et les accords commerciaux après l'arrêt de la CJUE", ont mis en avant la nécessité pour l'Europe de contribuer justement et objectivement à la décolonisation de la dernière colonie en Afrique sur la base de la légalité internationale et des décisions onusiennes.
La conférence a été organisée par le groupe parlementaire italien en collaboration avec des parlementaires, des experts et des représentants d'organisations et d'associations de soutien à la cause sahraouie, des représentants des autorités locales de plusieurs régions italiennes ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité, et des représentants du Front Polisario en Italie.
Lors de cette rencontre, l'avocat du Front Polisario, Me Gilles Devers a donné une lecture juridique de l'arrêt de la CJUE rendu en décembre 2016, soulignant la position de l'EU et les tentatives de certains pays membres de passer outre cet arrêt, qualifié de "fort et solide" et qui devra être soutenu par un nouveau rendu par la CJUE.
Appelant les autorités politiques en Italie à respecter la loi et veiller à la préservation de la renommée et la place de l'Europe, Me Devers a exhorté les sociétés italiennes impliquées dans la spoliation des richesses naturelles du Sahara Occidental à se retirer conformément à la légalité internationale et aux fondements juridiques et morales.
De son côté, le coordinateur de l'Observatoire des ressources naturelles du Sahara Occidental (WSRW), Erik Hagen, a présenté un bilan en chiffre sur le phosphate, le poisson, l'agriculture et la spoliation systématique pratiquée par le Maroc, relevant que "la concurrence déloyale et injuste à laquelle s'adonne le Maroc avec les richesses spoliées du Sahara Occidental sur les produits italiens et européens, interpelle les autorités italiennes à prendre un position claire et à les boycotter".
Le Coordinateur sahraoui avec la Minurso, Mhamed Khadad, a quant à lui, présenté un exposé général sur la situation politique au Sahara Occidental depuis l'adhésion du Maroc à l'Union africaine (UA) en début de l'année en cours, soulignant " l'échec cuisant" du régime marocain et de ses plans, ainsi que la position constante et ferme de l'UA qui s'est illustrée avec force aux deux sommets de Mabuto et d'Abidjan.
Il a, en outre, réaffirmé "l'attachement de l'UA à ses constances, en tête desquelles figure le respect des frontières héritées du colonialisme".
M. Khedad a estimé que le fait que le secrétaire général de l'ONU et son Envoyé personnel pour le Sahara Occidental soient issus du continent européen "augmente les responsabilités de l'Europe, qui a toujours été une partie du problème de par la colonisation espagnole puis la position de la France, notamment au niveau du Conseil de sécurité, pour contribuer avec justesse et intégrité à la décolonisation de la dernière colonie d'Afrique sur la base de l'arrêt de CJUE, des droits du peuple sahraoui et de la qualité de membres des deux pays au sein de l"UA".
Une telle position honore l'Europe, en ce qu'elle préserve la légalité internationale, protège le droit international et assure la sécurité et la stabilité dans la région, a-t-il ajouté.
 La militante sahraouie et ancienne détenue politique, Soukina Jed Ahlou a livré, dans son intervention, des témoignages sur la détention politique et son expérience avec l'enlèvement dont elle a été victime, la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
De son côté, le sénateur italien, Stephane Vassiri, président du groupe parlementaire d'amitié avec le peuple sahraoui a mis en avant les étapes importantes de la cause Sahraouie, le progrès et les acquis du peuple sahraoui dans sa bataille juridique et diplomatique, citant à ce propos, les résultats du Sommet de partenariat UA et UE, tenu récemment dans la capitale ivoirienne Abidjan.
Réitérant le soutien inconditionnel à la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance et sa souveraineté, le sénateur italien a appelé l'Europe à assumer ses responsabilités et à une contribution urgente à un règlement juste basé sur la légalité internationale et les résolutions de l'ONU.  (SPS)
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