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La militante de la cause sahraouie Claude Mangin-Asfari empêchée d’entrer au Maroc

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Paris, 06 fev 201è (SPS) La militante française pour la cause sahraouie, Claude Mangin-Asfari, est bloquée depuis dimanche à l’aéroport de Casablanca où les autorités marocaines l’ont empêchée d’entrer sur le territoire marocain, a-t-on appris lundi auprès de l’AARASD.
‘‘Depuis hier soir 5 février, Claude Mangin-Asfari est bloquée à l’aéroport de Casablanca où elle est arrivée vers 18h00. On lui a pris son passeport, et signifié qu’elle n’avait pas le droit d’entrer au Maroc. Elle ne peut accéder à sa valise, car on veut l’inciter à remonter de suite dans l’avion. Mais elle refuse’‘, a indiqué un communiqué de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique, repris par  l’APS.
La militante française est en effet l’épouse de Naâma Asfari, un militant sahraoui incarcéré depuis plus de 6 ans près de Rabat, condamné à 30 ans de prison par un tribunal militaire en 2013, et dont le procès - et celui de ses 23 co-accusés - a été cassé le 27 juillet dernier pour ‘‘absence de preuves’‘.
Depuis 6 ans, Claude Mangin-Asfari rend régulièrement visite à son mari à la prison, jusqu’au mois d’octobre dernier où les autorités marocaines lui avaient interdit l’entrée au Maroc.
Le militant sahraoui des droits de l’homme, Naâma Asfari, arrêté en 2010 dans le cadre du démantèlement du camp de protestation pacifique de Gdeim Izik, a porté plainte pour torture auprès de la justice française et du Comité des Nations unies contre la torture (CAT) qui a dénoncé, le 12 décembre dernier, le Maroc pour avoir pratiqué la torture sur détenu politique, et pour n’avoir procédé à ‘‘aucune vérification’‘ des allégations de torture qu’il a énoncées.
Le CAT lui a demandé une enquête ‘‘approfondie et impartiale’‘ sur ces allégations et lui a recommandé fortement de s’abstenir de ‘‘tout acte de pression, d’intimidation ou de représailles susceptibles de nuire à l’intégrité physique et morale du plaignant et de sa famille’‘.
L’AARASD qualifie l’interdiction faite à Claude Mangin-Asfari de visiter son mari de ‘‘représailles’‘ et non-respect au droit international.
‘‘A l’heure où les autorités marocaines organisent un procès en appel qui se veut transparent pour les 24 accusés sahraouis de Gdeim Izik (1re audience le 26 décembre, seconde audience les 23-24 et 25 janvier, 3e audience devant s’ouvrir le 13 mars prochain), cette attitude dénote une incapacité chronique à respecter le droit, international en particulier’‘, a affirmé l’association, exprimant son ‘‘inquiétude’‘ sur le déroulement prochain du procès.
‘‘On peut vraiment s’inquiéter de la manière dont sera menée la prochaine audience du 13 mars, contre 21 prisonniers dont le procès cassé devrait avoir conduit à une mise en liberté, comme l’ont demandé Amnesty International et d’autres organisations internationales de défense des droits de l’homme’‘, a ajouté la même source, espérant que les autorités françaises puissent inciter le Maroc à se conformer au droit international, pour permettre à Claude Mangin-Asfari de rendre visite à son mari.
La militante avait confié à l’APS qu’elle avait été reçue, avant la fin de l’année 2016, par des responsables du ministère français des Affaires étrangères après l’avoir saisi par plusieurs correspondances.
Plusieurs associations françaises ont écrit au ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, afin d’intervenir auprès du Maroc et de lever l’interdiction de Claude Mangin-Asfari de rendre visite à son mari. (SPS)
020/090/700 061708 FEV 017 SPS